11 ans après son retrait de la compétition élite en XC, Lapierre réintègre le plus haut niveau du VTT XC mondial avec le team Lapierre Mavic Unity. L’objectif est de briller sur les plus grandes épreuves du circuit UCI XCO et XCC. Céline Hutsebaut, manager général de l’équipe, répond à nos questions.
Pour les non-avertis, quel est votre rôle au sein de l’équipe ?
« Je suis manager général. Pour faire le parallèle, si l’équipe était une PME, je serais la chef d’entreprise. Il faut être un véritable couteau suisse, savoir booster les troupes sur le plan sportif, mais aussi avoir une vision à long terme avec les partenaires. C’est un poste à 360°. »
Pourquoi Lapierre a décidé de revenir en Coupe du monde de cross-country, 11 ans après l’avoir quitté ?
« Cela correspond à un changement de politique interne. En 2012, Lapierre avait décidé de s’orienter vers de nouveaux axes. Puis, la marque s’est rendu compte que les amateurs avertis ont besoin de s’identifier à un ou des pilotes. Ne plus être présent sur le circuit devenait donc pénalisant pour Lapierre. Ce retour s’est décidé il y a un an et demi et les discussions avec notre équipe ont débuté en novembre 2021. Nous avons eu deux offres pour 2023 et plus. Nous nous sommes orientés vers le projet qui nous semblait le plus pérenne. Travailler avec une marque française, c’est un plus. La qualité du vélo mis à disposition des pilotes a aussi été prise en compte. »
En quoi était-ce important pour Lapierre que Mavic fasse partie de l’aventure ?
« Notre structure privée a des partenaires historiques dont Mavic fait partie. Lapierre n’était pas contre le fait d’avoir un co-sponsor. C’est pourquoi Mavic a cherché à se raccrocher au projet. Ils étaient intéressés par le côté franco-français. Les discussions ont toujours été fluides. »
Sur quels critères vous êtes-vous basés pour le recrutement des pilotes ?
« Nous voulions une équipe à dimension internationale. L’idée de départ, c’était de s’orienter vers un panel d’athlètes déjà présents sur le circuit, avec de l’expertise et une possibilité d’être représenté aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Ce qui a fait la part des choses, c’est leur enthousiasme face à un nouveau projet car cela peut en refroidir certains. Je suis ravi que Malene et Eric poursuivent avec nous. Les coureurs s’entendent très bien entre eux. Nous avons la touche française avec Isaure qui est très prometteuse. Nous voulons qu’elle soit tranquille et relax dans sa tête afin qu’elle puisse se concentrer sur son entrainement et apprendre de ses ainés. »
Qu’attendez-vous de ces coureurs ?
« D’abord, nous voulons qu’ils s’amusent sur leur vélo. Les athlètes sont de grands enfants qui ont la chance de vivre de leur passion. Ce qu’ils aiment avant tout c’est prendre du plaisir lorsqu’ils sont au guidon. Le VTT est un sport ingrat où on souffre. S’il n’y a plus la notion de jeu, ça devient vite compliqué mentalement. »
Quels objectifs leur avez-vous fixé ?
« Je ne fixe pas véritablement d’objectifs. Notre directeur sportif, Enrico Martello, est très proche d’eux. Nous serons engagés en Coupe du monde. Nous savons que les pilotes ne peuvent être au top toute l’année. Chacun a ses objectifs personnels et ils savent à quel moment de la saison ils seront le plus en forme. Nous voulons qu’Isaure et Éric glanent des points pour participer aux courses de short track et ainsi augmenter leurs chances de bien se placer en XCO. Les autres savent ce qu’ils ont à faire. Ils sont tous dans la course pour les Jeux Olympiques. »
Quels sont leurs premiers retours sur le Lapierre XR et Prorace ?
« Ils se sont déjà familiarisés avec le XR. Pour le Prorace, ça sera dans un second temps. Ils sont très contents du XR. Ils apprécient la rigidité du cadre et les pièces montées dessus. Ils connaissent déjà le matériel de nos partenaires et se sentent bien en confiance. Les pilotes adorent échanger avec les partenaires et livrer leurs impressions. Malene est très sensible sur les pneumatiques, d’autres plus sur les roues ou le cadre. Ainsi, ils se complètent bien. Nous travaillons déjà avec Michelin sur des pneumatiques prototypes. »
Comment allez-vous préparer la saison ?
« Actuellement, nos pilotes sont concentrés sur leur préparation personnelle. Certains ont fait du cyclocross. Nous allons nous rassembler les 9 et 10 février. Ensuite, nous participerons à trois courses en Espagne. Là, nous montrerons le maillot et les vélos sous le soleil. Nous effectuerons les petits réglages en interne et nous allons apprendre à travailler ensemble. »